
Yann, 16 ans et demi, est plutôt fier de lui. En réalisant son arbre généalogique, il est parvenu à retrouver des cousins issus d’une branche perdue de vue par ses aînés à cause d’une histoire de naissance hors mariage. Les deux familles se sont rencontrées pour la première fois il y a trois ans. Jean-Michel (52 ans), lui, s’amuse à collecter des informations sur ses ancêtres depuis l’âge de 11 ans. En août 2012, il a rassemblé 4 514 descendants de la famille de Georges Porteau et Madeleine Boilève, des laboureurs qui vivaient au XVIIe siècle dans la commune de Saint-Paul-Mont-Penit, en Vendée. Un exploit recensé dans le Guinness des records.
Contrairement aux idées reçues, la généalogie n’intéresse pas seulement les retraités. Comme Yann et Jean-Michel, des millions de Français sont actuellement sur les traces de leurs ascendants depuis quelques mois ou plusieurs années. La généalogie serait d’ailleurs le troisième loisir préféré du pays, après le jardinage et le bricolage, indique l’Ipsos. Selon une enquête menée par l’institut en mars 2010 pour le site genealogie.com, le sujet intéresse potentiellement 79 % des Français. 61 % des personnes interrogées auraient même déjà effectué des recherches sur leur ancêtres ou l’histoire de leur famille. Mais comment s’y prendre ? À quelles personnes ou institutions faut-il s’adresser en premier ? Et combien de temps faut-il pour constituer un arbre généalogique digne de ce nom ? Voici quelques informations cruciales à connaître avant de vous lancer, agrémentées par les conseils et anecdotes de Yann et Jean-Michel.
1Combien de temps faut-il pour constituer un arbre généalogique ?
Le temps nécessaire à la constitution d’un arbre généalogique dépend de votre motivation. Les accros – il paraît qu’on le devient vite – y passent des heures et des heures chaque semaine. Mais rien ne vous oblige à laisser de côté tous vos loisirs pour la généalogie, il faut simplement trouver le rythme qui vous convient. Et puis, votre investissement n’est pas le seul élément à prendre en considération. Si vos ancêtres sont tous du même département, vos recherches seront beaucoup plus rapides que si vous devez enquêter dans plusieurs régions ou pays.
– Jean-Michel : « J’ai commencé mes recherches quand j’étais enfant. Depuis, j’ai consacré environ 15 000 heures à la généalogie. Et durant les 1 000 jours précédant la « cousinade » de 2012, j’y passais environ trois heures par journée (recherche des adresses, prise de contact, etc.). Maintenant, je me penche sur le sujet le week-end et en semaine pendant mon temps libre. Les recherches ne s’arrêtent jamais ! » La base de données de Jean-Michel est impressionnante : il a recensé plus de 210 000 personnes avec l’aide d’autres généalogistes. « La moitié du boulot vient de moi », précise-t-il.
– Yann : « Quand je me suis lancé dans la généalogie, j’étais en quatrième donc j’avais un agenda assez léger. J’y consacrais environ deux heures par jour. Maintenant, j’ai un peu moins de temps libre parce que je prépare le bac et le concours Science Po. Mais je n’ai pas abandonné. Je m’y mets de temps en temps, le dimanche souvent. C’est juste moins régulier. »