Dans le monde merveilleux des amateurs de champagne, il existe deux écoles, celle de ceux qui considèrent que la flûte est la meilleur ami des bulles et celle de ceux qui estiment que hors coupe, point de salut. Un bien vaste débat, qui s’invite toujours autour de la table les soirs de réveillons. Mais la question est plus complexe qu’il n’y paraît et la réponse moins évidente. Car pour les professionnels, qu’ils soient vignerons ou œnologues, ni l’une ni l’autre ne sont dignes des divines bulles du champagne. La flûte est trop étroite, empêchant le développement convenable des arômes, concentrant trop l’effervescence qui empiète ainsi sur les arômes passés au second plan. Quant à la coupe, elle est loin d’être exempt de défauts. Trop large, elle empêche la concentration des arômes, laissant les notes du champagnes s’échapper ans tous les sens.
1Ni flûte, ni coupe
Ni flûte ni coupe, certes, mais va-t-on boire le champagne à la bouteille. Non, tout de même pas. Le cœur des sommeliers balance plutôt du côté du verre à vin, mais pas n’importe lequel. Un verre à vin en forme de tulipe, c’est-à-dire allongé comme une flûte, mais dont le ventre rebondi permet une certaine oxygénation du vin. Car il ne faut pas l’oublier, le champagne est avant tout un vin, certes effervescent, mais pas si éloigné que cela des grands blancs de Bourgogne. Il faut donc porter la même attention à la dégustation d’un champagne qu’à celle d’un vin. « La dégustation est au cœur du métier d’œnologue, et pour cela il faut les bons outils » explique Thierry Gasco, œnologue et chef de cave pour la maison de champagnePommery , et Président de l’Union des Oenologues de France.