Les grandes surfaces et les parapharmacies pourront-elles bientôt vendre des médicaments en libre service ? C’est en tout cas ce que réclame l’UFC-Que Choisir, qui reproche aux pharmaciens de profiter de leur monopole actuel, et donc, d’abuser sur les prix. Selon l’association de consommateurs, cette libéralisation de la vente des médicaments sans ordonnance, telle qu’elle se pratique déjà en Italie ou aux Etats-Unis, présenterait de nombreux avantages, notamment pour le client. Ce dernier pourrait économiser jusqu’à 16 % par an, mais aussi avoir le choix entre 2 200 points de vente supplémentaires, aux amplitudes horaires plus larges.
Les pharmaciens opposés à la vente de médicaments en grande surface
Sans surprise, l’idée n’emballe pas les pharmaciens, qui y voient un manque à gagner, mais aussi un danger pour la personne malade. En effet, l’automédication, autrement dit le fait de choisir soi-même ses médicaments pour se soigner, n’est pas une pratique recommandée. Voilà pourquoi, « pour assurer la sécurité des consommateurs, les ventes devront se faire sous la surveillance directe d’un pharmacien diplômé, soit dans les mêmes conditions qu’en pharmacie d’officine », tient à préciser l’UFC-Que Choisir.
Les consommateurs pas toujours conseillés en pharmacie
Par ailleurs, une expérience menée par l’UFC-Que Choisir démontre que les pharmaciens ne seraient pas toujours de bons conseillers. Lorsqu’un client se présente à l’officine pour acheter, sans ordonnance, deux médicaments pour le rhume incompatibles (en l’occurrence, de l’aspirine UPSA Vitamine C et du Rhinureflex, contenant de l’ibuprofène), seul un sur deux aurait la franchise de prévenir le client de l’interaction possible entre les deux traitements.