Force est de constater que la relation père/fille – notamment le tour qu’elle prend à l’adolescence – compte beaucoup dans la façon dont la fille aimera un homme dans sa vie adulte. Elle saura l’aimer… Ou ne saura pas… Le psychiatre et psychanalyste Didier Lauru consacre un livre à cette relation*
1Le père autoritaire
Portrait-robot : c’est le modèle dit «à l’ancienne». Incarnation traditionnelle de l’ordre, de la Loi, il pousse la «perfection» jusqu’à se retrancher tout à fait derrière, pour ne plus jamais communiquer. Voix forte, voire main leste, incapacité à dialoguer ou à nuancer ses certitudes, il existe en version religieuse intégriste, en version rustre, en version psychorigide.
Le risque pour la fille : «Comme souvent, il existe deux options antagonistes. Soit la fille va être dans le ,faire plaisir ,, soit dans la rébellion, dès qu’elle va découvrir que d’autres types d’hommes et de pères existent. Le risque est d’aller jusqu’à la caricature pour choquer, par exemple en s’affichant avec un homme de couleur de peau différente si le père est raciste. Si c’est le choix de son cœur, très bien, mais ce peut-être le choix de la rage.»
Une clé pour s’en (ou l’en) garder : «Peu de marge de manœuvre pour la fille, entre le choix de rester dans le carcan en répétant le même modèle (elle peut être heureuse aussi!) et la nécessité parfois réelle de tuer symboliquement le père, en rompant s’il est vraiment fermé à tout dialogue et en renonçant, d’une certaine façon, à son amour.»