L’Organisation mondiale de la santé l’affirme haut et fort : nous consommons trop de sel. Dans le monde, mais surtout ici, en France. Alors qu’aux États-Unis, la moyenne s’élève à 3,6 grammes de sel par jour et par personne, dans notre pays, la consommation de sel s’établit à 10 grammes pour les hommes et 9 pour les femmes, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). L’OMS recommande un maximum de 5 grammes par jour. Alors, oui, les Français en sont encore loin. Trop loin.
1Le sel, point trop n’en faut
Néanmoins, il ne faut pas aller jusqu’à diaboliser le sodium contenu dans le sel, et que l’on accuse de tous les maux. « S’il n’y a pas de sel, c’est la mort !, rappelle le Docteur Jean-Michel Cohen*. C’est un composant indispensable pour notre organisme. Sans lui, nous risquons de nombreuses carences qui peuvent affecter entres autres le fonctionnement des reins. Le sodium retarde également la déshydratation. Enfin, le sel enrichi d’iode et de fluor est essentiel à la santé, en petites doses.
Alors, oui à la lutte contre la surconsommation de sel, mais ne tombons pas dans l’excès. » Pour le nutritionniste, les recommandations de l’OMS sont un peu exagérées : « 5 grammes par jour, c’est excessif. S’en tenir à 7 ou 8 grammes au quotidien, cela me paraît plus raisonnable ». En effet, le sodium, qui est naturellement présent dans l’organisme est bénéfique à faibles doses. Il doit être consommé avec modération, comme le sucre, les matières grasses ou l’alcool, par exemple.
Non seulement, à petites doses, le sel n’a pas d’effet négatif sur la santé, mais il est essentiel à celle-ci. « Là encore, il faut faire la part des choses, explique Jean-Michel Cohen. Les remèdes de grand-mère qui affirment que le sel est bon pour lutter contre un rhume ou les rhumatismes restent des remèdes de grandmère dont l’efficacité n’a pas été prouvée. » Il en va de même pour les problèmes de thyroïde dont on a longtemps dit que pour y faire face, le sel faisait des miracles : « Il a été observé que la carence en iode pouvait provoquer des troubles de la thyroïde (les hormones thyroïdiennes étant fabriquées à partir de l’iode). Mais ces troubles dus à ce type de carence n’existent plus en France. Il n’y a donc pas besoin d’augmenter votre consommation de sel pour les éviter. »