Certains hommes ont la malheureuse habitude de noyer leurs échecs sentimentaux, voire sexuels, dans l’alcool. Une étude parue ce jeudi dans la revue américaine Science démontre que ce comportement se retrouve également chez… la mouche ! En effet, chez une espèce, la mouche drosophile, le mâle frustré de ne pas avoir pu s’accoupler a la fâcheuse tendance à se réfugier dans de la nourriture riche en alcool. Il faut préciser que cette mouche est à la base une grande consommatrice de ce liquide à des fins médicales puisqu’il s’agit d’un des rares animaux à désinfecter ses plaies à l’alcool.
Pour réaliser cette expérience, des scientifiques de l’université de Washington ont placé des mouches des deux sexes dans un récipient fermé. Deux sortes de nourritures étaient ensuite proposées : une classique et une autre légèrement imbibée d’alcool. Comme vous l’imaginer, cette dernière a été largement prise d’assaut par les mâles qui s’étaient vu refusé l’accès à la fécondation par les femelles. Les heureux élus, eux, ont choisi de reprendre les calories qu’ils avaient brulé un peu plus tôt en savourant leur repas habituel.
Une expérience qui pourrait être bénéfique à l’homme
Explication : une substance présente dans le cerveau de ces insectes, le neuropeptide F (NPF), augmente à mesure que les besoins sexuels sont assouvis, et réciproquement diminue en cas d’absence d’acte sexuel. Moins la mouche produit de NPF, plus elle sera attirée vers la nourriture alcoolisée.
Chez l’être humain, l’équivalent du NPF est appelé neuropeptide Y. Là encore, les personnes qui en ont peu ont davantage de « chances » d’adopter des comportements addictifs. L’expérience sur les mouches pourrait ainsi ouvrir la voie à des traitements pour guérir la dépendance à l’alcool.