«La France vous aime Majesté, vous ne r i s – quez rien ! » C’est ainsi que Louis Barthou, ministre des Affaires étrangères, accueille le roi Alexandre 1er de Yougoslavie et l’accompagne dans la mort le 9 octobre 1934 à Marseille. Cet événement est à l’origine de la création du Service des voyages officiels devenu, en 1994, le SPHP (Service de protection des hautes personnalités).
Depuis près de quatrevingts ans, l’élite de la police assure la sécurité de nos dirigeants, en France comme à l’étranger. Et dispose aussi d’une section spéciale, le GSPR en charge du Président et du gouvernement. Selon le niveau de menace (de 1, le plus sensible, à 4) défini par l’Uclat (Unité de coordination de la lutte antiterroriste), certaines personnalités civiles françaises ou étrangères peuvent être aussi chaperonnées par les officiers du SPHP.
1Des heures à poireauter, à faire le larbin…
« La protection n’a rien à voir avec ce que l’on voit dans les films genre Bodyguard, raconte René- Georges Querry, ancien chef du SPHP, dans Haute Protection de Philippe Durant. Ce n’est pas de l’action tous les jours, c’est un métier ingrat. » Les gorilles du SPHP passent en effet de longues heures dans la cour de l’Assemblée nationale, au Sénat ou devant la porte d’une personnalité menacée. Parfois trois heures debout dans la neige…
Plus douloureux encore pour eux, certains ministres ont tendance à les considérer comme des domestiques. Leur demandant de porter les valises, de poster des lettres, de repeindre les volets de la maison de campagne et même de sortir le chien ! « Un homme comme Edouard Balladur dont on sait qu’il n’adressait pas la parole à ses gardes et les traitait souvent avec condescendance aurait peut-être eu de mauvaises surprises en cas de vrai danger », écrit Philippe Durant. …