
Le cours de l’or a été multiplié par cinq entre 2000 et 2012 et a baissé de 28 % entre 2012 et 2013 pour se stabiliser aujourd’hui aux environs de 12 400 dollars l’once. Au-delà de la bijouterie, il existe deux autres marchés distincts de l’or. D’une part, le marché de l’or physique dit d’investissement, avec des transactions assurées par les banques ou les boutiques d’or spécialisées. S’échangent sur ce marché essentiellement des lingots, lingotins, et des pièces. D’autre part, se trouve le marché du vieil or sur lequel se vendent et se rachètent des bijoux, couronnes dentaires et autres fonds de tiroirs. « On peut considérer que l’explosion du marché du rachat de vieil or de ces dernières années a bénéficié d’une double opportunité, explique François de Lassus de CPOR Devises. Les ventes réalisées par les particuliers ont profité de la hausse du cours de l’or jusqu’en 2012 et de la crise de 2008 qui a provoqué une récession du pouvoir d’achat. On a vu fleurir des boutiques de rachat d’or, en ligne ou pas, avec parfois des pratiques douteuses, notamment des sous-estimations des biens. Nombreuses sont celles qui ont mis la clé sous la porte en 2013 à cause de la baisse sensible du cours de l’or. Le projet de loi de consommation de Benoît Hamon qui entre en vigueur prochainement prévoit désormais un délai de rétractation de 24 heures pour les particuliers. »
Sur ce marché du vieil or, on distingue les bijoux, couronnes et autres menus fretins destinés à la fonte assurée par des opérateurs spécialisés ou des bijoutiers, et les bijoux destinés au marché de l’occasion. Ce contexte ne favorise pas le marché du vieil or, d’autant plus que l’on estime que les particuliers ont vendu leurs fonds de tiroir pendant la période faste, c’est-à-dire jusque fin 2012 et qu’il reste dans les bas de laine des Français des bijoux façonnés, en bon état et souvent affectivement chargés dont il est plus délicat de se séparer. N’empêche que celles et ceux qui connaissent des fins de mois difficiles ou qui n’ont pas profité de la vague peuvent encore le faire. À condition de respecter certaines précautions.
1Revente de l’or : une nouvelle fiscalité
Depuis le 1er janvier 2014, la fiscalité appliquée à la revente de l’or a changé. La taxe forfaitaire sur les métaux précieux (y inclus le vieil or destiné à la fonte), supportée par le vendeur c’est-à-dire le particulier, est passée de 8 à 10,5 % et celle sur les bijoux d’occasion de 4,5 à 6,5 %, avec toujours une franchise de 5 000 euros pour ces derniers. Concernant l’option de la taxation sur les plus-values réelles au taux de 34,5 %, l’abattement annuel au-delà de la 2e année de détention est passé au 1er janvier à 5 % au lieu de 10 %. En conséquence, pour être exonéré de tout paiement en cas de plus-value, il faudra attendre vingt-deux ans et non plus douze. Et encore, faut-il être en mesure de justifier du prix et de la date d’acquisition et que le lien entre la facture ou document présenté avec le lot d’or vendu soit incontestable. Ce dernier point ne pose aucun problème pour les lingots et lingotins puisqu’ils sont numérotés, contrairement aux pièces qui sont considérées comme fongibles (il est donc conseillé au moment de leur achat auprès de sa banque de ne pas en demander la livraison). Seul hic, l’essentiel des pièces et lingots a été acquis avant 2006, à une période où la disposition sur la plus-value réelle n’existait pas ! Sans parler de la transmission en famille qui se passait d’acte officiel de propriété.